Se craquer les doigts : bon ou mauvais? - Alinéa Santé

Se craquer les doigts : bon ou mauvais?

Une des choses qui m’horripile le plus, c’est d’entendre quelqu’un se craquer les doigts à mes côtés, de façon compulsive, jour après jour. J’ai bien essayé de convaincre ces personnes d’arrêter cette manie, mais je me suis buttée contre des mythes plutôt que des preuves scientifiques. 

On nous a tous dit un jour de ne pas se faire craquer les jointures, car cela pouvait les faire grossir et provoquer de l’arthrose ou de l’arthrite prématurément. Je n’avais jamais fait de recherches pour corroborer cette pensée populaire. Il était temps de vérifier. 

 

À quoi ressemble une articulation 

Articulation

Image 1

Une articulation, c’est un environnement fermé composé par l’extrémité des os et entouré par une membrane synoviale, qui forme une capsule. À l’intérieur de cet espace se trouve la synovie, un liquide qui lubrifie, nourrit et permet qu’il n’y ait pas de frottements entres les surfaces articulaires et leur cartilage (image 1). 

Comme ce liquide synovial est concentré en gaz (gaz carbonique, azote et oxygène), des bulles se forment et explosent lorsque nous distançons l’articulation. C’est comme si nous relâchions la pression de celle-ci, à l’image d’une bouteille de Champagne que l’on ouvre. Il faudra attendre de 15 à 20 minutes afin de pouvoir faire craquer à nouveau la même articulation, car le gaz se sera dissous à nouveau dans la synovie. 

C’est ce qu’on appelle des craquements intra-articulaires, proprement dits <<normaux>>. Les résultats de recherches montrent qu’il n’y a aucun dommage apparent aux articulations même si vous pratiquez religieusement le craquage au quotidien. Seulement un peu d’élongation tendineuse et une légère perte de force de préhension, mais rien qui vaille la peine de s’en préoccuper. 

 

Image 2

Les craquements extra-articulaires eux ? 

Si par exemple, votre hanche, vos genoux et votre épaule craquent, il est fort à parier que ce sont les structures autour de l’articulation qui en sont à l’origine. Lorsque vous bougez, les tendons ou les ligaments peuvent frotter sur une protubérance osseuse, comme la bandelette ilio-tibial sur le grand trochanter au niveau de la hanche (image 2). Aussi, le glissement qui se fait moins bien entre deux surfaces, comme au genoux, entre la roture et les condyles fémoraux. S’il n’y a pas de douleur ni d’inflammation associées aux craquements, il n’y a pas de raison de s’en inquiéter. 

 

Quand les craquements sont le signe d’un problème articulaire 

En présence d’arthrose, il pourrait y avoir la présence d’un doux crépitement. Ceux et celles qui ont de l’arthrose à la colonne cervicale et aux mâchoires l’entendent plus facilement, parce que les régions affectées se trouvent tout bonnement près des oreilles !  

Si vous souffrez d’une bursite, tendinite ou capsulite à l’épaule, il y aura des craquements inhabituels dû à l’inflammation de l’articulation et à la raideur des muscles qui l’entourent. Une fois la condition traitée, les craquements devraient se résorber d’eux-mêmes.  

Les craquements de l’articulation sacro-iliaque peuvent être le signe d’une instabilité. Ils se résolvent avec des exercices doux de stabilisations en tonifiant les abdominaux profonds et les muscles pelviens. 

S’il y a des douleurs associées aux craquements, il est suggéré de consulter un professionnel de la santé et de soulager la condition sous-jacente. 

 

Pourquoi se craquer les doigts alors ? 

Il semblerait que cela procure un sentiment de bien-être aux adeptes du craquement volontaire. Une façon spontanée et accessible de relâcher la pression accumulée et d’évacuer leur stress.  

Tant mieux si c’est un moyen de les rendre plus << zen >>, tant qu’ils ne créer pas davantage de stress à ceux qui sont à leurs côtés. 

 

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