Quand le sac à dos donne des maux - Alinéa Santé

Quand le sac à dos donne des maux

Avec la rentrée scolaire et les sacs à dos de plus en plus gros et lourds, je suis souvent préoccupée par les problèmes que ceux-ci peuvent causer à nos enfants, eux qui sont en pleine poussée de croissance.  

Quand nous pensons aux sacs à dos trop lourds, nous pouvons les associer aux problèmes de dos. Oui, mais il ne faut surtout pas oublier ceux aux épaules et au cou. En tant que parents, nous pouvons acheter le meilleur des sacs à dos, mais si celui-ci est mal porté par l’enfant, les répercussions négatives seront là.  

Alors que les bons sacs à dos en sont munis, quelles sont ajustables et de plus en plus confortables, je constate que la majorité des enfants et adolescents n’attachent pas la sangle au niveau de la poitrine et ni celle sur les hanches.


Si ces sangles ne sont pas utilisées, cela signifie que le poids est moins bien réparti et qu’il repose beaucoup trop sur les trapèzes supérieurs (le cou et les épaules). Et pour être capable de supporter cette charge sans trop d’inconfort, l’enfant crispera ses épaules vers le haut et vers l’avant, comprimant ainsi l’espace costo-claviculaire et occasionnant des tensions musculaires, malaises et même des douleurs dans cette région. 

Syndrome défilé thoracique

 

Le syndrome du défilé thoracique, le syndrome du défilé thoraco-brachial ou le syndrome du sac à dos  

Se sont tous des synonymes ! Nous en entendons peu parler, mais pourtant, c’est une problématique assez courante dans beaucoup de corps de métiers et qui touche tout particulièrement les jeunes adultes (20 à 40 ans) et les étudiants. C’est un ensemble de symptômes provoqués par la compression des nerfs et des vaisseaux sanguins, causé par la diminution du passage par où ils se logent entre la clavicule, le muscle scalène et la première côte (Image 2).  Selon qu’il y ait une atteinte neurologique ou vasculaire, nous pouvons diviser le syndrome en deux grandes catégories. 

 

Syndrome du défilé thoracique neurologique : Plexus brachial

C’est surtout le plexus brachial qui est comprimé, donc les nerfs responsables de la motricité et des sensations des membres supérieurs. Les symptômes peuvent comprendre : 

  • Engourdissement et picotement dans les bras et les doigts 
  • Atrophie musculaire  
  • Douleur au cou, à l’épaule et à la main 
  • Une diminution de la force de préhension de la main 

 

Syndrome du défilé thoracique vasculaire : 

Dans ce cas-ci, ce sont les veines ou les artères sous la clavicule qui sont comprimés. Les symptômes seront légèrement différents : 

  • Décoloration de la main (bleuâtre) 
  • Froideur des doigts, des mains ou des bras 
  • Bras douloureux et enflés 
  • Pouls faible ou absent 

Défilé thoracique

Comment l’éviter chez mon enfant (et chez les autres membres de la famille) ? 

Avec tous les symptômes associés à ce syndrome, vous comprenez pourquoi je m’inquiète des sacs à dos à chaque rentrée scolaire (et leur impact sur la santé de nos jeunes). Bien sûr, aucun membre de la famille n’est à l’abri, car beaucoup d’autres facteurs peuvent influencer l’apparition de ce problème. 

Causes congénitales, anatomiques ou physiologiques :  

  • Une côte supplémentaire (aussi appelée côte surnuméraire) 
  • Une anomalie du muscle scalène 
  • Une facture de la clavicule mal guérie 
    Défilé thoracique

    Mauvaise habitude

  • La grossesse (relâchement des articulations) 
  • L’obésité (augmente la pression sur les articulations)

Causes externes : 

  • Une mauvaise posture : tête projetée vers l’avant, les épaules enroulées ou tombantes
  • Le port d’un sac à dos trop lourd ou mal ajusté 
  • Un métier qui demande de transporter des charges lourdes ou de soulever des charges au-dessus des épaules 
  • Travailler les bras surélevés sur de longues périodes (coiffure, hygiénistes dentaires) 
  • La pratique de sports tel que : le handball, la balle et le tennis 
  • Mauvaises habitudes du quotidien (image 4)

 

La chirurgie ou non ? 

Dans 5% des cas, la chirurgie sera requise pour une guérison. Celle-ci sera utiliser pour libérer l’espace entre la clavicule et le thorax en retirant la première côte et en coupant le muscle scalène.  

Mais concentrons-nous sur les 95% pour cas. Dans la phase aiguë, des antiinflammatoires, des séances de massothérapie profonde et le repos seront un atout. Ensuite, la rééducation sera entre vos mains. Elle consistera à une combinaison d’exercices d’assouplissement et de renforcement en plus d’une meilleure gestion des gestes responsables des symptômes, autant au travail que dans les loisirs. 

Voici quelques exemples d’exercices à faire à la maison (cliquez sur les liens en bleu pour voir les vidéos de chacun des exercices recommandés) : 

 

Quand chaque geste compte

Les gestes de votre quotidien auront à être évaluer. Votre position de travail à l’ordinateur est-elle optimale ? Pouvez-vous transporter des charges autrement (à l’aide d’un chariot par exemple). Êtes-vous capable de soulever les bras sans soulever les épaules ni les crisper ? Votre technique sportive est-elle idéale ? Bref, à tout moment, écouter la petite voix qui vous dicte la meilleure chose à faire pour vous et votre santé.  

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