13 Mai La scoliose chez l’adulte
On parle souvent de la scoliose chez les enfants et les adolescents, car c’est à cette période de la vie qu’elle se manifeste le plus. Mais qu’en est-il de la scoliose une fois adulte ?
Qu’est-ce qu’une vraie scoliose ?
C’est une déformation permanente de la colonne vertébrale liée à une rotation des vertèbres les unes par rapport aux autres. On parle d’une scoliose simple ou en ‘’C’’ lorsqu’elle a une seule déviation ; on parle plutôt d’une scoliose double ou en ‘’S’’ lorsqu’elle en présente deux. (image 1)
Attitude scoliotique ou fausse scoliose
Certaines personnes peuvent présenter une posture qui laisse voir une scoliose, mais celle-ci serait plutôt la conséquence d’un autre problème :
- Une jambe plus courte que l’autre,
- Une attitude antalgie (position pour contrer la douleur),
- Une mauvaise posture sur une longue période (serveur-serveuse avec plateau, les éducateur-trice à la petite enfance qui porte les enfants sur la même hanche, etc.),
- Anomalie du bassin.
Il existe un test simple pour diagnostiquer une vraie scoliose. Demandez à la personne de se pencher vers l’avant en gardant le dos le plus droit possible, les jambes tendues, les bras et les yeux vers le sol. S’il y a une vraie scoliose, nous pourrons observer une déformation du haut du dos en forme de bosse, appelée gibbosité, sur l’un des côtés. (image 2)
Plus fréquente chez l’adulte que chez l’enfant : pourquoi ?
La majorité des cas de scolioses chez l’adulte sont des scolioses vieillissantes. Si elles n’ont pas été stabilisées à la fin de la puberté soit par la chirurgie ou par le port d’un corset, elles tendent à s’aggraver avec le temps et avec l’âge. Aussi, nous avons vu apparaitre d’autres formes de scolioses avec le vieillissement de la population. En voici deux exemples :
- La scoliose dite ‘’secondaire’’ peut être le fruit d’une affection neuromusculaire ou osseuse (ostéoporose).
- La scoliose dite ‘’de novo’’ est due à un affaissement des disques intervertébraux et des vertèbres liées à la dégénérescence du rachis.
Le fameux angle de Cobb
Le principal critère d’évaluation de la scoliose, sera le calcul de l’angle de Cobb à partir d’une radiographie de la colonne vue de face.
L’angle est formé par l’intersection de la ligne qui caresse la vertèbre de la limite supérieure (plateau supérieur) et de la ligne qui frôle la vertèbre de la limite inférieure (plateau inférieur). (image 3)
- Angle inférieur à 20 degrés : bénignes
- Angle entre 20 et 30 degrés : moyennes
- Angle supérieur à 30 degrés : évolutives
La chirurgie ne règle pas tous les problèmes
La plupart des spécialistes ont maintenant une approche de plus en plus préventive : le dépistage précoce, le port intensif de corset et un régime d’exercices ciblés. En ayant comme but ultime de ralentir et même de maîtriser l’évolution des scolioses chez ces adolescents. Mais parfois, la chirurgie est inévitable, surtout lorsque la scoliose à un angle de plus de 45 degrés.
Afin d’immobiliser de façon définitive le rachis, deux longues tiges métalliques seront vissées dans les vertèbres. À court terme et à moyen terme, l’intervention est bénéfique pour le patient et règle le problème ; mais à long terme, d’autres problèmes sont ainsi créés. Les vertèbres qui ne se seront pas fixées seront sursollicités, dont celles au-dessus et au-dessous des tiges, engendrant ainsi des douleurs et une usure prématurée de celles-ci. Tandis que la région fusionnée deviendra rigide et perdra force et souplesse musculaire conséquemment à l’immobilisme imposé.
La posture et les exercices
Une mauvaise posture ne peut pas être la cause d’une scoliose, mais elle peut être un facteur aggravant si vous êtres aux prises avec cette condition. Bien que la chirurgie ait arrêté et fixé la déviation, cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter tous les efforts mis auparavant. De même, si votre scoliose a arrêté d’évoluer à l’adolescence et que vous avez évité l’opération, il ne faut pas s’asseoir sur ses lauriers. Il faut alors tout faire pour conserver la mobilité restante de la colonne et prévenir l’usure prématurée de celle-ci. Plusieurs approches sont à préconiser :
- La rééducation posturale par des étirements en position couchée, assise et debout.
- Amener la conscience corporelle dans les postures et dans les mouvements.
- Tonifier les muscles stabilisateurs du tronc et chercher un travail symétrique.
- Garder une mobilité spécifique (niveaux articulaires) et globale de la colonne vertébrale.
Les principes à retenir : prévention et dépistage
La prévention et le dépistage précoce demeure toujours la meilleure option et solution. Savez-vous qu’il existe même une application sur le téléphone intelligent pour évaluer la présence d’une scoliose chez son enfant ?
Voici une démonstration présentée par le CHU St-Justine. Cliquez ICI pour la visualiser.
Pour une fois que l’on parle de la technologie, dont les téléphones intelligents, comme étant au service de la santé et non une nuisance pour nos jeunes (et moins jeunes)!
Références : L’Espace enseignement du CHU Sainte-Justine
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