La douleur est dans votre tête! - Alinéa Santé
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La douleur est dans votre tête!

Ce sont les paroles que mon médecin de famille m’a dites alors que j’avais vingt et un ans, et que je le consultais pour des douleurs diffuses et inhabituelles au cou. Décourageant comme réponse, non?

Pourtant, les douleurs étaient bien réelles, à la suite d’un faux mouvement fait durant mes stages en réadaptation physique. Par contre, des facteurs externes les aggravaient et faisaient en sorte qu’elles persistaient dans le temps malgré la médication et les traitements reçus.  Mon médecin n’aurait-il pas eu avantage à me poser  plus de questions pour découvrir que je vivais énormément de stress au cégep, que j’appréhendais de me blesser à nouveau dans le cadre de mes stages et que je me remettais difficilement d’une rupture amoureuse? Son approche aurait été complètement différente. Je l’espère en tous les cas.

 

Un humain qui vit une douleur d’abord et avant tout

En tant qu’intervenante auprès de personnes aux prises avec des douleurs persistantes, je peux rarement conclure que ces douleurs proviennent d’une seule et unique cause. En posant plusieurs questions, j’essaie de comprendre en globalité ce que vit la personne assise devant moi.

  • Quand la douleur est-elle apparue? Après un stress ou un changement important (retraite, séparation, déménagement, mortalité ou maladie d’un proche).
  • La relation avec vos enfants, votre conjoint, vos collègues en est-elle affectée?
  • Vivez-vous une insécurité financière due à cette douleur ou blessure?
  • Appréhendez-vous de vous blessez à nouveau ou d’aggraver votre condition?
  • Est-ce qu’on a pris le temps de vous expliquer ce que vous avez?

 

Quand les douleurs sont somatiques

somatiqueBien entendu, vivre avec des douleurs ou une condition chronique entraîne un stress normal qui influencera grandement l’intensité de la douleur selon l’humeur du moment. Mais, si nos pensées engendraient directement une douleur ou un malaise? Qui n’a pas eu mal à la tête un lundi matin en pensant à tout le travail qui vous attendait sur votre bureau au retour du week-end? Quel enfant n’a jamais eu mal au ventre à sa première journée d’école? Somatiser, c’est lorsque nous avons une réponse physique à un stress psychologique.  Et c’est là, parfois, que mon expertise s’arrête et que l’aide d’autres professionnels entre en jeu.

 

L’hypnose comme outil pour aider la gestion de douleur. Y avez-vous pensé?

J’ai découvert tout dernièrement l’hypnose, par le biais d’une amie, Catherine Grégoire, qui est technicienne en hypnose à Granby. Comme c’est une avenue que je connais moins, je lui ai demandé de nous expliquer comment l’hypnose agissait sur les douleurs.

“Saviez-vous que l’hypnose peut agir à différents niveaux dans le contrôle de la douleur ? La sensation analgésique ou d’inhibition peut être ressentie de différentes façons. Il faut comprendre que ce n’est pas l’état d’hypnose en soi qui agit sur la perception de la douleur, mais bien les suggestions apportées lors de l’hypnose et la réceptivité de l’hypnotisé.

Nous avons plusieurs techniques, sous hypnose, afin d’aider le client à mieux gérer, que ce soit par :

  • La relaxation musculaire
  • Les suggestions d’anesthésie/analgésie
  • Le fractionnement
  • La substitution sensorielle
  • Le déplacement
  • Etc.

Bien que l’hypnose offre des outils pour la gestion de la douleur, il y a aussi l’aspect du stress et surtout de l’anticipation de la douleur qui doivent être travaillés. Aucun humain n’aime avoir de la douleur et si la douleur revient ou est constante, une certaine anticipation de cette douleur peut faire « boule de neige » et ceci doit être nommé.

Par contre, il est important de noté qu’un hypnothérapeute ne peut employer les techniques analgésiques à moins que ce soit pour aller chez le dentiste, l’accouchement ou s’il reçoit un diagnostic médical expliquant la source de la douleur.  Mais pourquoi ne pas essayer, vous pourriez être surpris des pouvoirs de votre subconscient !”

 

C’est rassurant n’est-ce pas !

À vingt et un ans, je crois que j’aurais aimé savoir que le stress et l’anticipation de la douleur pouvaient jouer un rôle important sur celle-ci et que l’on considère, ma santé mentale et émotionnelle, en plus de ma santé physique. Donc, je vous le dis à vous qui souffrez de douleurs, qu’elles soient chroniques ou temporaires, des outils, des thérapeutes et le soutien dont vous avez besoin existent !

Article publié dans le Journal Ici Maintenant, parution août 2017, page 25.

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